Ronde-bosse
Clara Rivault
25.05 - 08.07.2023
vernissage jeudi 25.05
Clara Rivault, Ronde-bosse
« (…) On pourrait dire qu’à la différence de l’imitation figurative, qui hiérarchise
et chastement sépare la « copie » optique de son « modèle »,
la reproduction par empreinte, elle, fait du résultat obtenu une « copie » qui est l’enfant charnel, tactile,
et non le reflet atténué de son « modèle », ou plutôt de sa forme parente. (…) »
G. Didi-Huberman, 2008, p.53, La ressemblance par contact
La ronde-bosse évoque immédiatement une technique de sculpture.
Si l’on décortique le terme, on obtient donc une bosse c’est-à-dire un relief et une ronde,
autrement dit, un circuit, une action « dansée » autour et dans la bosse.
Avec La mer de vie, c’est précisément ce que fait Clara Rivault lorsqu’elle expérimente sur elle une ronde-bosse vivante à l’aide d’une technique performative de moulage au plâtre. Les empreintes de son corps en contrainte prises à même le mur et de dos sont fragmentées, disloquées, démembrées, enfin figées.
A la fois intime et étranger, familier et mystérieux, désirable et rebutant, le corps est l’objet de tous les tabous. Les pressions qu’il subit, celui de la femme, sont au cœur des préoccupations de Clara Rivault qui tente de les rejouer à l’aide de traductions technologiques et matériologiques singulières.
Aujourd’hui, elle inscrit sa recherche à l’interface de traditions artisanales assumées et d’une conscience subtile de la fragilité des tensions qu’elle observe dans l’environnement contemporain. Elle cherche à enregistrer les traces du monde dans lequel elle vit, mises en perspective et révélées par la symbolique universelle des mythologies.