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La peinture de José Sales Albella puise dans ses origines hispaniques, hors de tout folklore convenu. Il est né en 1964 dans la région de Valencia et vit en France depuis vingt ans.
C’est le lieu du Carré Saint Anne qui a été la source d’inspiration de cette série appelée Laps Clair. Cette suite de 13 tableaux de grands formats est compose de modules de 50x70cm qui peuvent être regardés comme chaque page d’un livre.
Au premier plan des œuvres, justement, un livre ouvert : point de vue de l’artiste sur son rapport à l’histoire de l’art où ici domine Velazquez.
Cet ouvrage, peint en surimpression, renvoie donc au maître, des Ménines au Prince Baltazar Carlos à cheval en passant par le Bouffon Sébastien de Morra.
La référence n’est pas mince. Face an Grand théâtre du monde de Velazquez, José Sales Albella, avec modestie, construit en arrière plan son théâtre intime d’exilé volontaire.
C’est cette déterritorialisation qui fait remonter en surface les non-dits de sa culture, ses territoires d’enfance dans la campagne, ses souvenirs fantasmés, son imaginaire, ses premiers émois, sa réalité actuelle parfois distordue comme le sont les rêves.
José Sales Albella est dans la jouissance de la peinture. Il ne l’utilise non seulement comme exutoire mais il la sert aussi techniquement, jouant sur la perspective, la renforçant en y mêlant des objets de son quotidien posés ici et là, afin de donner de la profondeur au tableau et l’ancrer dans la modernité pour lui donner encore plus de sens.
La touche est forte, apparente par moment, brossée à grands traits, avec des subtilités que seul autorise ce médium quasi éternel qu’est la peinture à l’huile.
Outre la technique, la peinture en particulier, tout comme l’art en général, est affaire de sens, ce qui permet de l’inscrire dans l’histoire, de le rendre universel, dans le meilleur des cas…
Dominique Thévenot
http://www.josesales.com |
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