A géométrie variable
Mïrka Lugosi crée un univers énigmatique et érotique, dans lequel
la relation du corps au paysage suscite un sentiment ambigu.
Le paysage lugosien est une vision de l’intérieur, lointaine parente de l'univers de Hans Bellmer. Le corps fétichisé fusionne avec les éléments naturels du paysage.
La nature semble habitée, parfois cruelle, peuplée de créatureshybrides,
dans un enchevêtrement et un grouillement de formes organiques.
Les figures apparaissent et disparaissent, images latentes, comme révélées à la surface du papier.
L’exposition oscille entre les nuances de gris et les couleurs de sa palette,
la figuration et l’abstraction. Le dessin et la photographie semblent se contaminer. La méticulosité du dessin dialogue avec la spontanéité du jeu photographique.
La série des Portraits [et] Autoportraits numériques résulte d'expérimentations photographiques menées dans l'espace de L'Appart à Poitiers, où Mïrka Lugosi était en résidence entre septembre et décembre 2014.
Jouant avec le lieu, les objets et la lumière, elle se livre à un étrange ballet chorégraphique.
Le traitement en négatif et la colorisation des images numériques permettent
de déréaliser l’image photographique et de la rapprocher du dessin.
L’apparition devient fantasmatique dans une recherche de lignes qui
n’enferment pas un espace.
Extraits du livret Figures, édité par le CRAC, Sète, à l’occasion de son exposition en avril 2015.