Les traces du futur
Le travail de Nina Roussière se base sur l’indiciel, sur la signature au sens physique du terme,
c’est à dire sur l’empreinte énergétique des choses avant qu’elles ne se forment.
La lumière et le temps sont des paramètres incontournables pour elle dans la réalisation de ses
travaux. Que ce soit dans les photogrammes, ou bien dans les dessins aux tracés précis, marqueurs de directions, d’étapes et de points de fixation, enfin dans la vibration des couleurs très présentes dans ses œuvres récentes.
La géométrie ainsi pratiquée permet d’inscrire et de poser les traces dans un plan, dans une dimension à l’intérieur du dessin.
Nina Roussière ne représente pas, elle observe et assimile certains systèmes issus des avancées technologiques et des découvertes scientifiques, mais aussi de constructions cosmologiques, voire ésotériques, pour les restituer dans ses réalisations.
L’artiste est soucieuse de produire une image agissante, elle charge la structure de ses dessins de codes et de combinaisons cryptées. Elle capture les variations infinies qui apparaissent pour donner vie à des traces en mouvement.
Dans Les traces du futur, l’artiste montre un ensemble inédit réalisé en 2020 composé
de plusieurs photogrammes, de deux séries de dessins, d’une installation et d’un wall drawing.
Deux grands photogrammes titrés Constellation du dragon évoquent la fameuse créature
mystique en une apparition mystérieuse et raffinée, rehaussée d’or.
(H0) (La constante de Hubble) est un titre commun aux quatre grands dessins en référence à
ce paramètre fondamental qui permet en particulier de déterminer l’âge de l’Univers et son
expansion.
Jouant d’écosystèmes hybrides et de références intimes (traces sur le sable, estampes
japonaises, signaux numériques, rêves,…) Nina Roussière se met à distance
pour jouer de rencontres surprenantes créées par l’apparition de tracés construits et réguliers.
L’installation « Suave, mari magno turbilantibus aequaora ventis,… » fait référence au philosophe Lucrèce lorsqu’il aborde le chapitre des atomes.
Réalisée à partir de trames colorées superposées, l’installation produit des vibrations colorées. La superposition des tissus en fibre de verre peint de couleurs lumineuses illustre la rencontre, le choc, la fluidité, la dynamique, le mouvement propre aux atomistes.
Nina Roussière vit et travaille à Sète, elle a participé à de nombreuses expositions collectives
en Occitanie : Alerte météo 4, MRAC Sérignan, 2014. Drawing room, La Panacée Montpellier, 2015. L’impossible mordant physique, FRAC Montpellier, 2018.
Ainsi qu’à Paris, Danse des atomes, DOC, 2018.
C’est sa deuxième exposition personnelle à la galerie après Economie Vibratoire en 2015.