David Huguenin
“Architectures vertes, Jardin de pierres”
"Green architectures, Garden of stones"
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Remonter le courant de l'histoire et d'une esthétique symbolique inscrite au fil des siècles dans les pierres de nos architectures jusqu'au jaillissement naturel de la forme. Revenir au point de départ, à l'étape initiale, l'apparition de la vie, des plantes et celle de l'homme qui s'est emparé alors de l'esprit des formes pour s'empresser d'oublier la racine de son inspiration.
Des photographies sensibles, à l'écoute de l'homme et de la nature qui recréent des liens concrets, tant historiques, qu'iconographiques ou spirituels, et instaurent un dialogue à la fois tangible et poétique, entre nos cultures méditerranéennes qui "s'enracinent au sens propre parmi les herbes et les arbres" et un monde végétal oublié, trop souvent malmené par nos modes de vie contemporains.
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David Huguenin est photographe. Il a choisi d'orienter son travail, d'une part, vers une étude à la fois scientifique et ténue, une écoute approfondie de la nature, d'autre part, vers l'évolution de notre architecture urbaine, son mouvement, sa respiration. Les travaux présentés cet automne à la galerie ChantiersBoîteNoire, constituent un lien subtil entre ces deux sources d'inspiration et offre une vision particulièrement intéressante et délicate de son œuvre photographique.
Anne Bousquet
Extraits "Architectures vertes, jardins de pierre"
Chapelle des pénitents bleus, Narbonne, 2003
Ute Lindner & Patrick Huber
"The story of the youth who went forth to learn what fear was" Desasters and Pin-up
Cette série marque la collaboration de deux artistes allemands pratiquant la « photographie collage». Autour du sujet regardé regardant, ils élaborent un parcours artistique où le spectateur se trouve au centre de la photographie, comme en «visite» dans un espace virtuel.
Présents depuis quelques années sur la scène allemande, Patrick Huber et Ute Lindner ont récemment exposés au Kunstverein de Kassel, Galerie 2yk de Berlin, Centre de la Photographie de Genève, au Grand Café de Saint-Nazaire et au Musée National d’Osaka.
Ces deux artistes sont aussi à l’initiative d’une revue ayant pour nom : Copyright. Cette revue confronte réflexions de philosophes, écrivains et réalisations d’artistes, photographes, peintres, vidéastes.
Hamid Maghroui
Quand l'architecture se désolidarise des Hommes...
When architecture grows apart from Human beings...
Les images d'Hamid Maghraoui embrassent les constructions sous un seul angle, en un mode qui exclue les successions continues de points de vue par lesquels passe le promeneur, du fait de son propre mouvement. L'artiste fige les volumes dans une vision devenue irréelle, ensemble des mesures du vide qui exclue l'expérience spatiale. Ses architectures sont une phrase détachée d'un poème dont la valeur essentielle n'est plus celle de l'ensemble.
Les volumes regorgent de lumière, les lieux sont vidés de toute présence humaine mais partout marqués par lui. Les rayons du soleil tombant presque verticalement, l'effet majeur du contraste des ombres dérive de saillies horizontales : nous sommes dans une ville du Midi.
Plein jour et plein soleil dans ces lieux urbains déshérités, monotones pour les hommes indifférents, promis à une fin certaine, à qui l'artiste accorde un sursis. Arpenteur infatigable de la périphérie de la ville où il est né, il s'attache aux lieux que personne ne visite jamais ; il est l'habitué de ces ombres et des journées brillantes. Il connaît par coeur ses façades, ses piles et ses parkings à l'abandon. Porte sur eux un regard attentif et familier, et poursuit avec opiniâtreté les jalons d'un art en chantier.
Christine Boisson
Extrait de Papier libre # spécial septembre 2003