galerie les Chantiers Boite Noire

expositions

Jason Cook

Ghost in the machine

du 07.02.2025 au 22.03.2025

 

 

 

Leba pale la ki o papa [1]

 

L’opérateur, pour photographier certaines plantes, 

est obligé de tenir un éventail et doit faire semblant de danser.

A.Breton et P. Soupault, 1919, Les champs magnétiques, Hôtels

 

Jason Cook se saisit du merveilleux, du désir et des rêves de l’Homme en construisant des machines extrêmement sophistiquées, séduisantes, drôles et angoissantes…

Les sculptures sont animées avec précision, mais surtout habitées par quelque fantôme gourmand de cocktails doux-amers : un doigt de post-structuralisme, un zeste d’irrationnel, sur une base ludique…

Jason Cook est adepte de la French theory, il est aussi familier de la culture Vodou qu’il a fréquentée à La Nouvelle Orléans.

Cette culture Vodou alimente des conceptions du monde visible et du monde invisible, elle formule et diffuse des théories sur l’existence de phénomènes surnaturels, sur la place d’entités non-humaine, sur les rapports qui existent entre les humains et celles-là.

Jason Cook est un artiste-constructeur issu de l’Art Institute of Chicago, son œuvre repose sur le potentiel du mouvement physique, des comportements cinétiques et de l'animation en général. La robotique, la mécanique, la programmation et l’électronique sont ses compétences de base.

Les machines de Jason Cook sont terriblement séduisantes. Dangereuses ?

En s’approchant d’elles on peut percevoir une petite musique très actuelle : les technologies numériques, l’i.a, les prothèses, les implants, peuvent-ils faire de nous des robots immortels ? [2]

 

Pour autant, Shy away, Morning bell, Ode to Rath, Angel hair, Smoke screen,… sont autant de formules magiques associant le temps, l’espace, la lumière - à l’imagination, au rêve, à la folie et la libre association d’éléments hétéroclites en action.

« Était magique, pour Breton, l'image - picturale ou poétique - qui, par le rapprochement fortuit et inopiné de mots, de formes, de couleurs, de matières, fait jaillir cette étincelle

susceptible de réenchanter le monde, ne fusse que le temps d'un éclair, et de donner ainsi un sens à la vie. »

 


Christian Laune


[1]Leba, parle maintenant, papa

Extrait d’une chanson créole de Rafael Cisnero Lescay, Haïti

 

[2] « Créer disent les grands textes fondateurs, c’est partager et départager : entre des mortels et des immortels, entre des humains et des bêtes, entre un Dieu éternel et des êtres éphémères, entre un corps périssable et une âme immortelle… »

F. Hartog, 2024, Départager l’humanité, Gallimard