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L’homme qui ne connaissait pas la question

Sous prétexte de ce geste simple, une claque sur le front, extrêmement représentatif de l’évolution de l’homme tout au long de son existence et des questions qui jamais ne cessent d’être posées, c’est une traversée du paysage et de ses formes, de ses couleurs, de ses lignes, de ses tempéraments, au fil du temps et des saisons, au sein des éléments. C’est un hommage à la Lozère et à ses paysages qui nourrissent mon travail depuis bientôt 10 ans.

La claque, ce geste censé représenter l’instant de trouvaille d’une question posée, bascule en clap d’ouverture de la séquence suivante, du plan suivant, de la question suivante. La vidéo contient environ 180 séquences tournées durant deux années d’arpentage de l’espace et des saisons. Je livre donc ici une sorte de panorama de l’existence au sein d’une Lozère où jamais l’homme ne mûrit de son apprentissage. Cette nouvelle oeuvre sera mise en dialogue avec 40 ou 50 photographies qui viendront en accompagnement de la vidéo.

Enfin je m’extrais, je photographie les paysages vides de la performance passée, comme idée de trace et de mémoire. Paradoxalement ces paysages ne contiennent ni traces ni mémoires, mais restent extrêmement riches pour celui qui a pu les arpenter.

Ce sont des espaces qui ne souffrent d’aucune question. Ces paysages appellent alors la vidéo à les réactiver, à leur restituer la mémoire, chose qui manque à cet homme qui ne connaissait pas la question.

Lucien Pelen, septembre 2012